L’identité, un sujet universel.
Si la reine des neiges et son entêtante chanson « Libérée, délivrée » ont eu un tel succès, c’est certes par le génie de Disney et la puissance de son marketing, mais aussi parce que cela vient toucher le grand public sur un sujet universel : « l’identité ». Une nation assoit notamment son identité sur sa devise traduisant les valeurs partagées et une marque sur sa USP (Unique Selling Proposition) portant son positionnement. « Liberté, égalité, fraternité » fait de la France une terre d’accueil, et « Think Different » d’Apple constitue un réel manifeste de la disruption.
Pour ma part, mon ancrage culturel basque est la source de mon identité. Née dans un village basque, baptisée Pantchika, prénom peu courant au Pays Basque et étranger à la majorité des personnes que je rencontre, je me suis construite avec la chance incroyable de pouvoir affirmer mon identité à chaque rencontre.
Cette thématique de liberté identitaire se décline également dans son identité professionnelle. Quel style de manager j’ai envie d’être, comment évoluer comme dirigeant en restant cohérent avec mes valeurs, comment trouver ma place dans une équipe et faire valoir ma singularité, comment renforcer la confiance en moi, sont des questions fréquemment soulevées en coaching.
J’ai fait ce même chemin en adoptant ma devise « Liberté, créativité, responsabilité », credo de mon identité de coach et entrepreneuse.
La Liberté d’être authentique nous appartient
Mon intention pour mes clients est qu’ils puissent être authentiques tout en jouant avec les règles du jeu de leur écosystème.
Authenticité vient du grec « authentikos » qui signifie « se détermine par sa propre autorité ». Cela n’implique pas de s’affranchir des autorités existantes et des règles de vie qui en découlent, de pouvoir régler son compte à un conducteur qui vous fait une queue de poisson (toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existées serait purement fortuite) ou de définir ses horaires de travail en s’affranchissant des rituels et rencontres en équipe ou conventions de télétravail.
Le sens de l’authenticité dans le monde du travail est pour moi de faire des choix qui nous rendent sereins, cohérents et congruents avec nos valeurs, d’agir en répondant à la question « à quoi je dis oui ? ». Si la reconnaissance des tiers est une attente forte des salariés autant que des free-lance, nous avons le pouvoir de nous accorder notre propre reconnaissance en agissant en congruence avec notre devise et d’être en accord avec notre propre identité.
Alors comment s’assurer que nous sommes authentiques et agissons en phase avec nos valeurs et notre identité ? Ecouter ses émotions, cette boule dans la gorge, ce nœud au ventre, signaux de notre malaise, voire de notre culpabilité. Jonathan David Haidt, psychologue social et professeur d’éthique américain considère que la culpabilité permet l’autorégulation de nos actions pour rester en phase avec nos valeurs. Alors oui, nous avons la liberté d’être authentique et cela suppose des réglages, des ajustements voire des changements.
La créativité est un levier de renouveau
Alors comment agir différemment quand nous sommes insatisfaits et sentons cette incohérence entre nos actes et notre identité ? L’art est une source d’inspiration, la créativité un levier de renouveau et sont tous deux fondamentaux pour moi. L’expérimentation par l’art et le corps a été et est un moyen pour moi d’intégrer des concepts intellectuellement compris mais que j’ai du mal à mettre en œuvre au quotidien dans mes comportements.
Par exemple, j’ai réellement pu vivre le « lâcher prise » en danse contemporaine. Mes fondamentaux de danse classique étant la rigueur et la technique, dans l’entrainement à un double tour en danse contemporaine, je tombais ou j’étais en retard sur la musique et en décalage avec mon groupe. Jusqu’au jour où j’ai accepté de lâcher la technique et la rigueur qui me conduisaient à une certaine rigidité. Je me suis appuyée sur la mémoire du corps et non de la tête pour la chorégraphie, afin de me synchroniser intuitivement sur la musique et les autres danseuses, et surtout m’ancrer dans le sol, et ainsi créer un mouvement inédit pour moi. Accepter l’inconnu et tester un mouvement nouveau, a certes été inconfortable au début, mais cela m’a permis de renouveler mon style de danse et de vivre une expérience collective forte et empreinte de fierté.
Pour faire prendre conscience des blocages relationnels dans une équipe ou mettre un dirigeant en mouvement sur des sujets complexes, nous optons chez Art Of Shift pour des dispositifs créatifs faisant appel à l’art, au jeu, au théâtre pour se décaler du problème et expérimenter une nouvelle façon de faire, d’être, pour Shifter !
Le théâtre forum est par exemple un dispositif d’intelligence collective visant à proposer et expérimenter via des saynètes des solutions face à un blocage relationnel, une tension voire un conflit.
Chacun a la responsabilité d’exprimer ce dont il a besoin dans une relation
Mais je ne suis pas toute seul(e) dans une relation me direz-vous. Effectivement, nos comportements sont le fruit d’une interaction et chacun a sa part de responsabilité dans les relations.
La responsabilité, la responsabilisation ou empowerement est un sujet au cœur des préoccupations de nombreuses entreprises. Les RACI (Responsible, Accountable, Consulted, Informed) et R&R (Rôles & Responsabilités) définissent intellectuellement les responsabilités individuelles et les interactions collectives.
Pour autant, qui ne s’est pas retrouvé avec la patate chaude de son collègue, sujet hors de votre périmètre dont il s’est délesté ou ne s’est retrouvé en réunion dans un jeu du coupable quand il faut annoncer dans le prochain reporting que l’atterrissage du P&L est en dessous du budget ?
Pour éviter ces situations, il revient à chacun de prendre sa responsabilité dans les relations. Charles Pépin dans son livre « La confiance en soi » considère 3 angles ou leviers pour développer la confiance en soi dont la confiance relationnelle. Cet état d’esprit suppose d’entrer de manière positive en relation, considérant que l’on croit dans la possibilité de vivre des relations saines et satisfaisantes, de tisser des liens gages de sécurité. Choisir de nouer des relations avec des « amis », tels que définis par Aristote, nous appartient. Aristote définit « l’ami » comme celui qui nous permet d’actualiser notre puissance, de développer réellement en acte, des talents que nous n’avions que potentiellement, en puissance. Cet « ami » peut être une relation amicale, votre conjoint, un coach sportif, une relation dans une association, votre manager ou un collègue.
Il est de la responsabilité de chacun de considérer l’Autre comme un « ami » et d’exprimer ce qu’il souhaite et ce dont il a besoin dans une relation : compétition ou collaboration, jeu du coupable ou solidarité, indifférence ou empathie.
Cette devise « Liberté, Créativité, Responsabilité » anime chacune de nos interactions dans l’équipe Art Of Shift, avec nos clients, notre écosystème et constitue les piliers de notre identité.
Et vous quelle est votre devise ?