Un conflit n’est pas forcément violent, et il peut être salutaire. Affronter les conflits, qu’ils soient internes ou avec les autres, permet d’exprimer et de comprendre des points de vue antagonistes pour progresser.
La violence est une réaction instinctive, sauvage et souvent stérile. Elle se manifeste entre deux égos.
Le conflit est un moteur de progrès, parce qu’il canalise les tensions, favorise l’échange et mène à des solutions. Il se joue entre deux égaux.
Garder notre humanité est en effet ce qui nous préserve d’être violent. Lors d’un conflit, il est de notre responsabilité de considérer l’autre comme un être humain à parité et de prendre en compte sa vision, sa dignité et ses besoins fondamentaux.
Affronter ses conflits internes
Comme souvent, il est sain de commencer par soi-même. Écouter nos tiraillements et les besoins non exprimés qui se cachent derrière, écouter ce que nos peurs nous murmurent d’utile. Étouffer ses conflits intérieurs, c’est se faire violence à soi-même.
En coaching individuel, nous utilisons le protocole du dialogue intérieur. L’objectif est d’écouter les différentes voix en nous qui bataillent et nous tiraillent. Leur donner une voix, un nom, une existence, une place pour faire émerger les réels besoins et trouver une voie de résolution des conflits. Nous sommes plusieurs dans ma tête, et c’est une bonne nouvelle !
Faire du conflit une confrontation fertile
L’opposition permet de prendre position, et donc d’exister. Nous avons besoin de pouvoir exprimer notre réalité, mais aussi d’être confrontés à des forces antagonistes pour identifier nos limites protectrices et sources d’harmonie. Il y a conflit si j’assume ma position ; si je ne prends pas position, je me fais objet.
Pour être en mesure d’accepter l’opposition et d’y faire face, il est bon de pouvoir rencontrer et être au contact d’une grande diversité d’humanité, d’écouter leurs besoins et d’engager des conversations audacieuses pour ajuster sa position et clarifier ses propres besoins, peurs et limites. Le frottement fertile, cela se travaille. Dans nos coachings d’équipe et projets de transformation, la confrontation souriante fait partie du cadre pour autoriser cette expression sincère, cette divergence source d’engagement profond in fine.
Trouver un accord qui laisse la place au désaccord
Comment sortir d’un conflit par le haut ? En le considérant comme un moment nécessaire d’expression des besoins de chaque partie. Ceux-ci peuvent devenir compatibles, grâce à une conversation qui devient la confrontation des conditions permettant de répondre aux besoins mutuels.
Lors d’une séance de coaching de groupe, il est intéressant de mener un travail pour capter les tensions, notamment en ouvrant des débats sur des sujets conflictuels. L’enjeu est de privilégier des processus de décision qui laissent la liberté de formuler des objections, et de chercher à obtenir un consentement (0% de NON) plutôt que de viser un consensus (100% de OUI) qui est bien souvent impossible.
Merci à Flora Bernard et Marion Genaivre de l’agence de philosophie Thaé pour l’inspiration. Retrouvez ici leurs formations 2025.

Schéma des mécanismes qui engendrent des violences tiré de la formation de Thaé.